Dans un bassin d'emploi durement touché, le tourisme sera-t-il un levier de développement économique ?
L’industrie pèse de moins en lourd dans la vie économique de l’agglomération lensoise. PHOTO ARCHIVES DELPHINE PINEAU
Dans sa publication annuelle des chiffres clés, la chambre de commerce et d'industrie Nord de France propose une lecture économique approfondie du territoire de Lens-Hénin. Véritable carte d'identité d'un bassin de vie, elle permet de voir là où les projets sont les plus probants et là où il reste encore beaucoup à faire. Comme en matière d'accueil touristique. Car les touristes sont là, mais encore faut-il avoir les moyens de les accueillir.
Un secteur peuplé. C'est la force mais aussi la faiblesse de la communauté d'agglomération de Lens-Liévin : c'est trente et une communes, 241 367 habitants (chiffres de 2009) même avec une baisse de 0,2 % en dix ans. Indicateur intéressant, la population est plutôt jeune : 93 405 personnes ont moins de 30 ans ; 93 985 entre 30 et 59 ans ; ils sont 28 930 entre 60 et 74 ans ; 20 047 au-delà.
Lens reste la ville la plus peuplée : 35 830 habitants ; suivie de près par Liévin et ses 32 009 habitants. On trouve ensuite Avion (17 428), Harnes (12 558) et Sallaumines (10 158).
Emploi et chômage.-
Le Lensois et l'Héninois proposent 79 900 emplois soit 8,2 % du total régional. La proportion est en revanche moins réjouissante en matière de chômage : on compte sur les deux agglomérations 33 100 demandeurs d'emploi soit 10 % de la région. La part des moins de 25 ans est supérieure à la moyenne régionale (22 % contre 19,5 %) ; idem pour les demandeurs de longue durée (43 8 % pour 42,5 % dans l'ensemble de la région). Le taux de chômage a encore augmenté d'un demi-point entre le quatrième trimestre 2011 et le deuxième trimestre 2012 à 16,5 % (13,2 % dans le Nord - Pas-de-Calais).
Pour comprendre ces données, il faut regarder le poids que représentent encore les grosses industries. Tandis que le bâtiment et le génie civil pèsent pour 61,5 % dans la catégorie industrie et TP, la chimie ne pèse plus que 3,6 % et la métallurgie juste un peu plus (3,8 %). Plus globalement, ce sont les entreprises de service qui représentent près de la moitié des créations (49 %).
La fiscalité.-
C'est le corollaire d'un chômage ici plus fort qu'ailleurs : pour la communauté d'agglomération de Lens-Liévin, 63 % des quelque 133 111 foyers fiscaux ne sont pas imposables. Soit au-delà de la moyenne départementale (57 % de foyers non imposables) mais aussi de la région entière (54 %).
Le tourisme.- C'est l'un des leviers de développement du bassin minier. Son classement au patrimoine mondial de l'Unesco et l'ouverture du Louvre Lens sont théoriquement des aspirateurs à touristes et donc à retombées économiques. Sauf qu'en matière d'équipement, les investisseurs ne se bousculent pas encore au portillon. Au 1er janvier 2012, il y avait sur le territoire Lens-Hénin, un total de quinze hôtels homologués soit une capacité de 857 chambres. En attendant le prochain hôtel 4 étoiles de Lens dont l'ouverture est prévue à proximité du Louvre à la fin 2015 avec une capacité de quatre-vingt-sept chambres, on recense à ce jour un seul quatre étoiles, deux trois étoiles, six deux étoiles, deux une étoile et quatre sans étoile. En très grande majorité, la fréquentation est française (182 148 nuitées sur un total de 234 099 au 1er janvier 2012). Et on vient principalement dans le secteur à des fins professionnelles : 66 % des nuits passées sur place.
Dormir c'est bien mais il faut encore manger. Là aussi la donnée est intéressante puisqu'on apprend que les établissements dits de restauration rapide sont majoritaire à 49,1 % des établissements contre 42,9 % pour la restauration traditionnelle. Autant dire, encore une fois, que le restaurant qu'on espère étoilé au Louvre Lens, sous la houlette de Marc Meurin ne pourra que diversifier l'offre.