Contrat d'avenir

Publié le par FO pôle-emploi Nord Pas de Calais

 

Mode d'emplois... d'avenir : les envies sont là, les interrogations aussi...
PAR PASCAL WALLART

29/11/2012

Du côté de Régis Delattre comme d’Ernest Vendeville, on espère ne pas être déçu par ce dispositif qui présente encore quelques zones d’ombre...

Alors que le dispositif se met tout doucement en place, le sous-préfet de Lens vient de proposer deux réunions d'information en direction des acteurs du territoire (lire le détail du dispositif hier dans les pages lensoises). Avec, mardi soir, une étape réservée aux employeurs potentiels d'Hénin-Carvin.
Deux heures de questions-réponses, d'espoirs et d'interrogations.
Ce qu'on ne pourra pas reprocher à Pierre Clavreuil, le nouveau sous-préfet de Lens, c'est son manque de lucidité. Promu, ce mardi soir, fonction oblige, en super VRP du dispositif « emplois d'avenir », le représentant de l'État rappelle à l'envi qu'« il ne faut pas se louper  ». Car « les objectifs des emplois d'avenir ne sont pas simples puisque visant à ce que les jeunes les plus éloignés de l'emploi trouvent du travail  ». Un desiderata plein « d'angélisme et de bonnes intentions  » qu'il va néanmoins désormais falloir mettre à l'épreuve du réel. Pour la région, ce ne sont pas moins de 7 647 contrats qui devraient être signés dont un peu moins de 3  000 estimés pour le Pas-de-Calais.
Sur le territoire de la CAHC, c'est la Mission locale, en bonne intelligence avec Pôle emploi et Cap emploi, qui pilotera toute cette machinerie. « On est là pour vous accompagner dans l'identification de vos postes et de vos besoins  », explique le directeur de la Mission locale, Florian Fryson. Pour s'assurer de la bonne carburation, « 30 M euros vont être engagés pour renforcer l'accompagnement classique des jeunes  », précise Nora Hamidi, de la DIRRECTE (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) face aux doutes émis par certaines associations d'insertion quant aux moyens qui seront réellement mobilisés, rappelant les « écueils  » rencontrés lors de la mise en place de précédents dispositifs. « Cela demandera une ingénierie poussée. Mais on sera là à la fois en tant que prescripteurs et accompagnateurs des jeunes  », précise Florian Fryson.
Un dispositif qui aura déjà fait des déçus, à la société historique de Carvin, où l'on espérait bien faire muer le CAE aujourd'hui sous contrat avec l'association en contrat emplois d'avenir. Las, ce dernier étant âgé de 30 ans, il n'entre pas dans les critères 16-25 ans qui ne peuvent être élargis à 30 ans qu'en cas de handicap reconnu...
Discrimination positive ?
Parmi les critères du dispositif, il en est un qui aura fait tiquer Rachid Ferahtia, le directeur de l'association libercourtoise, Repères : « Il y a certaines exigences qui seront difficiles à respecter pour les employeurs, comme la capacité financière de l'association à pérenniser l'activité sur trois ans. Qui peut vraiment l'assurer ?  » Sourire entendu du sous-préfet en retour.
Autre bémol émis par Richard Wawrzecki, le passionné président de Rencontres et loisirs (et du conseil de développement de la CAHC), ressuscitant le vieil affrontement 59/62 : « On est ici les champions régionaux de la population jeunes. Est-ce qu'on aura pour cela un peu plus de moyens ?  » Réponse encourageante de M. Clavreuil : « Dans la répartition 59/62, on en a tenu compte. Le Pas-de-Calais devrait avoir une part d'emplois d'avenir plus importante que ce qui aurait dû être induit par le quota habituel de population ... » Un sous-préfet qui, face aux multiples interrogations tiendra à se montrer rassurant en expliquant combien, sur ce dossier, « il nous faudra être pragmatiques. On a des règles qu'on va commencer par appliquer et puis on verra bien comment ça évolue !  » D'ores et déjà, Ernest Vendeville (l'un des deux maires présents avec Bruno Yard) avance « qu'il faudrait plutôt penser à des quotas d'emplois par commune suivant la population et le nombre de jeunes  ».

Une hypothèque commentée, déjà avec pragmatisme, par le secrétaire général de la préfecture, Jean-François Roussel : « On n'est pas aujourd'hui sur ce schéma-là. Mais enfin, après tout, pourquoi pas ? On peut tout imaginer puisqu'on est dans une logique de montée en puissance progressive. Là, on n'en est qu'à l'hameçonnage et à s'assurer que les règles sont bien comprises de tous !  »




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